Le clocher de l'église Sainte-Catherine (Briançon)
L’église dédiée à sainte Catherine d’Alexandrie se trouve rue Alphand, dans le quartier Sainte-Catherine dit parfois de la Schappe. Elle répond à la volonté commune des habitants de Sainte-Catherine et de l’évêque de Gap de l’époque, Monseigneur Pic, de créer une paroisse dans ce quartier de Briançon qui s’était fortement développé depuis la fin du 19e siècle
Inaugurée le 13 août 1933, elle est en béton sur une structure métallique épaulée de contreforts façon art roman. Elle est rectangulaire à chevet plat et voûtée en coque de bateau retournée.
On la voit ici avant et après sa restauration extérieure et intérieure réalisée à l'automne 2013,
Construite après 1905 grâce à des dons : un terrain, un hangar, une horloge, des cloches etc..., elle n'est pas propriété de la commune, mais gérée par une association diocésaine.
On note dans un intérieur sobre un chemin de croix en ardoise sculptée, un autel en mélèze œuvre de Alain Prouvé, les statues de sainte Catherine, saint Joseph et saint Antoine de Padoue.
A l'intérieur, de beaux vitraux figuratifs et la rosace du chœur en briques de verre coloré diffusent une douce lumière.
Les vitraux sont des œuvres de l'atelier du maître-verrier grenoblois Louis Balmet (1876-1957).
(source : Julie Crutz, guide-conférencière)
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L'horloge Francis Paget
Dans le clocher, juste derrière le cadran de façade et les deux cadrans latéraux, on découvre avec émotion l'horloge construite par Francis Paget à Morez, signée des lettres PFC, et d'un petit coeur.
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Cette horloge mécanique entraine trois cadrans et fait sonner les heures et les demi-heures sur une cloche. Elle fut offerte par Henri Dussert en 1933. Les Dussert étaient une lignée d'horlogers établis à Briançon, Grande Rue, puis Rue Centrale.
Les trois cloches furent baptisées le 16 juillet 1933, et portent les noms de leurs donatrices :
Marie-Thérèse : 250 kg Jeanne-Marie : 450 kg (avec son marteau qui sonne les heures)
Et Marie-Simone : 325 kg, dont la marraine âgée de 102 ans va toujours à la messe....
Les 3 cadrans de façade d'origine, détériorés par les intempéries, ont été reconstruits par Stéphane Ferraris avec du contreplaqué marine de 1,5 cm peint à la main. Les aiguilles sont d'origine, fabriquées par Francis Paget, comme l'horloge.
Le système d'entrainement des trois cadrans et le cadran de contrôle signé de Francis Paget à Morez.
Les poids du mécanisme de sonnerie (120kg) et ceux de l'horloge (80 kg) sont remontés par des bénévoles chaque semaine.
Les poids de la sonnerie, très lourds à remonter (j'ai testé), font l'objet d'une étude d'assistance au remontage. Le projet est un thème de bac pour trois élèves de terminale STI2D du lycée de Briançon, et fait partie du programme "Horloges d'Altitude" coordonné par Denis Vialette.
On voit ici Yves Cordier, chef des travaux du lycée, présenter un moto-réducteur. (photo : Denis Vialette)
Le spectacle du déclenchement de la sonnerie, avec son cliquetis particulier, différent du tic-tac du système d'horlogerie, et le volant à ailettes qui se met à tourner très vite, est un vrai bonheur !
Merci à Monsieur Ferraris, le père de Stéphane, Diacre à la paroisse Sainte-Catherine, qu'on voit ici régler l'heure de l'horloge, de m'avoir servi de guide pour cette visite exceptionnelle !
La remontée mécanisée des poids de l'horloge Francis Paget, un projet de baccalauréat pour trois élèves de Terminale STI2D
Formation STI2D : Sciences et Techniques de l’Industrie et du Développement Durable
De gauche à droite : Mickaël Chauvet, Ludovic Michel, Valentin Berard, Pierre Ferraris, Geoffroy Zanetti, Clément Javeneau, Bernard Bachelet et Denis Vialette devant l'église de Sainte-Catherine
Les poids de l'horloge mécanique Francis Paget sont remontés chaque semaine. Cela fait deux manivelles à tourner, une pour l'heure, l'autre pour la sonnerie, et les poids sont très lourds, surtout ceux de la sonnerie : environ 120 kg. Les horlogers-bénévoles sont souvent des retraités, et la montée dans le clocher est déjà une épreuve !
C'est pourquoi, au sein du projet "Horloges d'Altitude", trois élèves de Terminale STI2D ont conçu un système, afin de mécaniser la remontée de ces poids. Mécaniser, mais pas automatiser ; il faudra toujours une intervention humaine pour contrôler la bonne marche du mécanisme et surveiller l'horloge. Le remontage sera facilité, car c'est un moteur qui travaillera à la place de la manivelle.
Le jeudi 23 mai 2013, les trois élèves, Clément, Geoffroy et Valentin et leur professeur, Bernard Bachelet, sont montés dans le clocher pour essayer leur réalisation. Ils étaient accompagnés par deux élèves de BTS, Ludovic et Mickaël, par Pierre Ferraris, horloger-bénévole, et par Denis Vialette, professeur coordinateur du projet.
Au lycée, des élèves de Première STI2D, et quelques élèves de BTS, ont participé à la partie électrique du système (schéma et câblage).
Dans le cahier des charges du projet, quelques consignes : aucun dommage à l'horloger et à l'horloge mécanique n'est toléré, la seule liaison autorisée se fera par les carrés d'entraînement des treuils, le système sera facilement démontable et maniable par une seule personne, la remontée se fera dans les mêmes conditions de vitesse qu'à la main.
Deux maîtres mots du projet : Fiabilité et Esthétique.
Il s'agit bien d'une assistance contrôlée par l'horloger.
La pièce d'entraînement entre le réducteur et l'horloge Francis Paget.
Vidéo : essai du moto-réducteur in-situ par les élèves et leurs professeurs
Regards intenses et attentifs sur la lente remontée des poids...
L'église Sainte-Catherine ouvre aussi ses portes pour des concerts car elle est dotée d'une belle acoustique. Le 23 juin 2013, le CEAB (Centre d'Enseignement Artistique du Briançonnais) a donné son concert de fin d'année.
L'orchestre à cordes des juniors...
L'orchestre de violoncelles (Fernando Lima)
La chorale A Croche Choeur (Kevin Oss)
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