La vigne des Hautes-Alpes
La vigne de printemps : le site de la Vignette - St-Martin-de-Queyrières (Pays des Ecrins)
Au printemps, la vigne est taillée. "Taille tôt, taille tard : taille en mars", dit le dicton bien connu des vignerons...
Nous voici sur un site unique et encore mystérieux...La Vignette. Longeant la vallée de la Durance, à l'amont de l'Argentière, il est le plus haut vignoble des Alpes françaises, compris entre 1050 et 1300m d'altitude. Il a été abandonné depuis la Première Guerre Mondiale, et avait subi une attaque de Phylloxera en 1890. Il a été réveillé depuis une dizaine d'années par une association de passionnés : La Vignetto. Avec des objectifs de recherche, de valorisation et de réhabilitation du site. Animations, confortement des sentiers d'accès de ce lieu très en pente, sauvetage de certaines voutes, plantation et culture de la vigne, restauration des restanques (murs de pierres) et du pressoir de l'Encombrouze.
Le site compte une centaine de pressoirs et celliers bâtis dont un habitat troglodyte, remarquable par la démesure du travail accompli par les anciens.
La vigne offrait aux paysans un liquide relativement stérile dans le quel l'alcool jouait le rôle d'antiseptique ; le vin conservait aussi certains aliments. Le vin permettait une source de revenus complémentaire, il était un symbole d'union, véritable lien social. Au temps des Escartons (1343-1789), chaque famille avait à coeur de posséder son pressoir, d'où leur nombre démesuré sur un territoire planté de 14 ha. Les 80 pressoirs de La Vignette fonctionnaient grâce au système de levier à contrepoids de pierre. Ces pressoirs étaient en bois de mélèze, et la vis en bois de fruitier. On n'a retrouvé aucune vis sur le site.
De nombreuses questions subsistent encore : Pourquoi tant d'efforts, pourquoi la perfection des formes, pourquoi le gigantisme des travaux ? La Vignette reste à découvrir pour l'historien, pour l'archéologue, pour l'amoureux du patrimoine...
Sources : dépliant et panneau explicatif réalisés par l'association "La Vignetto"
La vigne d'hiver : Chateauroux-les-Alpes
Le vignoble s'étage à Chateauroux de 900m à près de 1100m d'altitude, grâce à une exposition privilégiée de coteau de sud-est, un sol caillouteux protégé du vent du nord et un bel ensoleillement.A cela s'ajoutent le torrent du Rabioux et ses canaux d'irrigation, l'intégration au XIIIe siècle de la communauté castelroussine au fief des archevêques d'Embrun qui avait perçu l'intérèt économique du commerce du vin.
Il faut aussi souligner le rôle clé de la proximité de la route, elle a permis durant de nombreux siècles le commerce avec les régions voisines. Le tracé de plusieurs voies qui se sont approchées de la Durance sont visibles sur le coteau : A 1200m d'altitude la voie romaine Cottia del Alpem, la route médiévale plus basse, et la route de 1756 devenue "Nationale" à la révolution.
Grâce à l'Association pour la Rénovation Viticole créée en 1988, à la volonté de producteurs indépendants, au soutien des collectivités locales et à l'appui technique du Parc National des Ecrins, le vignoble castelroussin a pu développer des cépages comme Chardonnay, Chassan, Jacquère, Marsanne, Muller Thurgau, Pinot noir, Pinot gris et Calladoc. Ils produisent des vins blancs, rosés et rouges qui commencent à être appréciés des amateurs.Un concours de Clairet organisé tous les deux ans, permet de les découvrir.
(source : panneau explicatif)