La chapelle Saint-André, Le Monêtier-les-bains
Aujourd'hui, nous entrons dans la Jérusalem céleste ! Rien que ça...
La chapelle Saint-André du Monêtier-les-Bains a été restaurée en 2014. Ses périodes de construction vont du XIVe au XVIe siècle. Elle est classée MH en 1990.
Le portail d'entrée est intéressant par ses consoles et chapiteaux sculptés : à gauche un atlante et à droite un lion, l'un porte et soutient, l'autre défend et protège. Des décors de spirale signent une origine romane, deux masques, l'un aux traits naïfs et l'autre barbu.
Photo Sylvie Reol - Patrimages
Voici le choeur de la chapelle en 1982, avant sa restauration. Le retable et les tableaux sont en cours de restauration...
Au fond du choeur on a restauré cette crucifixion.
La tribune a été démontée pour mettre en lumière des peintures murales du XVe siècle qui représentent le Jugement dernier et la Jérusalem céleste.
Avant d'avoir accès à la Jérusalem céleste, il faut passer par le Jugement dernier : une multitude de personnages nus sont encadrés par des anges
l'un d'eux récupère un petit personnage qui sort du bon côté de la balance, celle de l'archange Saint-Michel, chef de la milice des anges, procédant au jugement des défunts par le biais d'une balance avec laquelle il pèse leurs bonnes et mauvaises actions...
Cette femme nue est chevauchée par un diable qui va l'emmener... en enfer ?
S'agit-il de la luxure ?
D'autres femmes aux beaux visages auréolés de sagesse... s'agit-il de la parabole des vierges sages et des vierges folles ?
« Alors le royaume de Dieu sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient folles, et cinq sages. Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d’huile avec elles ; mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l’huile dans des vases. » Matthieu 25, 1-4.
Les dix vierges allaient à la rencontre de l’époux. Elles avaient dit adieu au monde, pour chercher les choses d’en haut, là où Christ est assis. (Colossiens 3, 1-2).
Ici saint Pierre accueille les âmes dans la maison dont il a les clés.
Tandis que trois anges musiciens jouent de la trompe à genoux sur une corniche ...
Au sommet de la tour, une passerelle emmène les nouveaux résidents dans une autre partie de la maison, pas très rassurés quand-même... Là aussi, on entend la musique des cieux... quand les images renferment des sons... La musique est capable de toucher les sentiments et les émotions. Elle porte en elle une sorte de pouvoir qui donne aux activités humaines un surcroît d’élan et de joie.
Par les fenêtres de la maison, on devine la vie des âmes nombreuses.
Sur l'autre mur, des restes de fresque laissent deviner des scènes de torture, comme par le trou d'une serrure...
D'autres consoles avec spirales et masques...
Sous les remparts de la Jérusalem céleste, nagent des canards paisibles. Ils ne font aucune vague... Ils sont un symbole d'équilibre inébranlable, de l’union de la félicité conjugale, quand l'Eglise et le Christ sont souvent comparés à des époux...
Merci à Renaud Philip, guide du patrimoine de Serre-Chevalier-Vallée, pour cette visite sur "Le chemin des peintures murales en val de Guisane"
D'autres découvertes nous attendent !