Ce que le vent doit à Ceillac... (Queyras)
Qui dirait que sur ces pentes paisibles où paissent tranquillement les brebis de Ceillac... Qui dirait qu'ici on est au paradis du vent ?
La cloche de la petite chapelle le sait bien, qui attend le souffle qui la fera chanter !
Petite chapelle Saint-Bernardin... mais grand clocher ! Sans doute pour faire plaisir au vent qui aime voler un baiser à la cloche...
Au ciel, ce matin-là, un essaim. Un envol de parapentes a enchanté l'air léger et chaud qui montait, montait, plus haut que les cimes.
Et cet ange du beau retable de l'église Saint-Sébastien déploie ses ailes... Mais où est le vent ? Le bon vent de Ceillac ?
Ici ! dit le goéland
Je longe la serre, mes ailes tourbillonnent ! Comme j'aime ça !
Et moi ! dit l'aigle, je vais tellement vite que le paysage est flou...
Je ne vole pas, ajoute le paon, mais le vent aime faire tournoyer les plumes de ma queue en une folle roue !
Eh bien moi, pas besoin de vélo électrique ! La force du vent dans les rayons de mon vélo, et hop ! Je vole.
Qui vole ? Qui vole ? Où êtes-vous ? Je ne vois que la brise montante et n'entends que le bleu du ciel !
Je suis là ! Je suis là ! Je passe devant le joli chalet !
Cocoricomment ? Ce satané vent m'a encore propulsé sur le toit...
(Et moi qui rêve de m'envoler...)
Et moi aussi, dit l'ami coq, celui qui passe sa vie sur la croix, celui qui picore les étoiles et murmure dans la voilure du parapente... Je voudrais que la croix sur laquelle je suis juchée, s'envole avec tous les instruments de la Passion ! Et le Jésus qui est dessus. Mais lui s'est envolé depuis longtemps... C'est ce qu'on dit !
Abeilles, fleurs et papillons... virevoltent gaiement.
L'âne, le chien, le chat et le coq du conte de Grimm, se sont définitivement installés sur cette maison... Ils disent au vent par où il doit aller. À moins que ce soit le contraire... Mais la girouette et le vent sont aussi complices que les 4 animaux et ne disent jamais leurs secrets...
Les oiseaux de passage, une cigogne
et un canard, ne se poseront pas ici.
Ils préfèrent les lacs, peut-être une petite escale sur le lac Sainte-Anne ?
Et moi, dit l'agneau à peine né, je ne volerai jamais, surtout pas entre les serres de l'aigle ! - Ne t'en fais pas, il est déjà loin !
Moi non plus, je ne volerai jamais : trop lourd ! Mais qu'est-ce que j'aime regarder les cerfs-volants, les girouettes, les parapentes, les mongolfières, les lanternes chinoises dans la nuit et les boomerang ! Il y a tout ça au Festivols de Ceillac en juillet. Et les rapaces, qui eux n'attendent pas le "festivols" pour offrir leurs grandes ailes au vent leur ami et s'enivrer de l'air des crêtes et de la brise du soir.
Parce que le vent le sait : à Ceillac il est au paradis et c'est pourquoi il s'installe tous les ans ici, au festival de tout ce qui vole ! Et c'est pourquoi les maisons de Ceillac s'ornent de ces petitts animaux que le vent anime joliment et que les amis de passage s'amusent à chercher et à photographier !