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4 juillet 2020

A l'ombre d'un épouvantail...

 

Avant de partir d'un bon pas nous inscrire aux visites de l'été proposées par les associations, les services du Patrimoine ou les guides-conférencier-ères et autres historien-nes des Hautes-Alpes, avant d'entrer dans les églises toutes fraîches pour enrichir nos connaissances en histoire de l'art religieux, arrêtons-nous aux jardins, dans l'ombre des épouvantails...

Saint-Clément-sur-Durance

 Qui oserait s'approcher de celui-ci qui semble surgir de dessous la terre pour faire peur aux oiseaux et autres gourmands ?

 Eygliers

Une poule peut-être ?

 

Les épouvantails.

Hommes de paille  des jardiniers, plantés là comme crucifiés

Les épouvantails.

Aux oiseaux ne font peur que de loin

Les épouvantails,

Qui les prennent bientôt pour perchoirs

Et se posent sur leurs bras de paille,

Les épouvantails...

 

Jardin historique Mont-Dauphin

Jardin historique Mont-Dauphin

« Adieu bottes, chapeau, chemise, toutes ces guenilles
Ici on enterre la campagne, c'est le progrès »
Et oui d'un couperet fatal, les maitres des lieux
Ont décidé de supprimer l'épouvantail.

Johan Jacqueline

L'Argentière-La bessée

 L'EPOUVANTAIL

Les cheveux en bataille
Le corps en brin de paille
Vêtu d'un vieux chandail,
C'est l'épouvantail.
Il fait peur aux moineaux
Aux corneilles, aux corbeaux,
À tout oiseau qui piaille,
C'est l'épouvantail.
Est-ce que tu oserais
Le toucher, l'embrasser,
Le prendre par la taille,
Cet épouvantail ?

 

 Corinne Albaut

 

 

Vallouise

L’épouvantail

Il n’avait pas de tête

Mais portait un chapeau.

Il était à la fête

Au milieu des oiseaux.

Il avait de longs bras

Mais ne s’en servait pas.

Il n’avait pas de pieds

Mais chaussait des sabots.

Il était drôle et laid.

Moi, je le trouvais beau.

Le jour où le tonnerre

Le brisa en morceaux,

On vit pleurer la terre

Et pleurer les oiseaux.

Il n’avait pas de tête.

J’ai gardé le chapeau.

Pierre Coran

Aiguilles (Photo : AL)

Oh la merveilleuse vie crucifiée des épouvantails ! Leurs bras grands ouverts, leur chapeau troué par les balles du soleil, leur indifférence aux modes et aux déluges ! Un idéal de vie et d’écriture. Christian Bobin

_pouvantails1

 

Quand j'étais rouge chandail

J'habillais un jardinier 

Je protégeais son dos du froid.

Pris dans mes manches usées

Biscotos d'autrefois

Sont plus qu'un vieux bout d' bois

Je suis l'épouvantail 

Qui veille sur poireaux et pois...

***

Et la fin du poème de Gabriel Meunier, dont l'intégralité est dans les commentaires. Merci Gabriel !

Voici l'hiver
on raconte qu'autrefois
on raconte que des bonhommes de neige
n'hésitaient pas à prendre la place des épouvantails
mais les chouettes ne voulurent pas de ces blanches canailles

Moralité

Les épouvantails ne bougent pas, mais ils ont une âme...
Ils ne font même pas peur !"

Un bel été à vous au jardin ou ailleurs !

 


 

 

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