Insolite collégiale Notre Dame et saint Nicolas de Briançon (intérieur)
Après avoir fait le tour de la collégiale de la Cité Vauban et découvert quelques détails insolites, nous sommes entrés par la belle porte sculptée en noyer et nous découvrons la grande nef en forme de croix latine, faite pour accueillir les soldats et la population pour les messes mais aussi comme refuge en cas de siège...
Deux lions de marbre rose de Guillestre montent la garde à l'entrée. voici celui de droite. Il tient entre ses pattes un petit personnage. L'autre lion maîtrise un agneau. Ils sont rescapés de la destruction de la première église en 1692. Ils sont symboles de vigilance et de force, mais également de protection et de résurrection. C'est pourquoi on leur confie volontiers la protection d'un lieu sacré...
Ce qui interroge encore les historiens, c'est cette tête sur laquelle est assis un des deux lions. Sous celui de gauche (très abimé) on devine une tête d'agneau couché (voir les oreilles...)
A l'autre extrémité de la nef, une barrière de piliers de marbre rose de Guillestre que ferme une grille en ferronnerie protège le choeur. On retrouve les galbes des piliers dans les volutes de la grille. Beaucoup de paroisses ont supprimé la "barrière de communion" ou "Chancel" depuis Vatican II d'autres s'y sont opposés afin de garder un cachet à l'édifice, me précise Pierre, un visteur du blog. Ici, on a simplement déplacé l'autel de l'autre côté de la barrière, on peut encore voir l'ancienne "Pierre d'autel" en pierre rose, au premier plan. La photo est prise face à la nef...
Au fond du choeur, trois tableaux du peintre haut-alpin Louis Court (1670-1733) seront traités dans un prochain article.
Un lutrin au centre des magnifiques stalles en noyer sculpté, porte plusieurs antiphonaires (partitions de chants grégoriens)
Les stalles. Oeuvre superbe d'un ou plusieurs sculpteurs. Le noyer, au bois qui se travaille bien et qui pousse partout dans le Briançonnais.
Les chanoines et les chapelains assistaient pendant de longues heures aux offices religieux et la sation debout leur était pénible. Pour les soulager, on a placé au revers du siège une console pour permettre aux chanoines de s’appuyer, faisant croire ainsi qu’ils étaient debout. Mais est-ce parce qu’on a eu pitié d’eux qu’on a appelé cette console, miséricorde ?
De petits personnages sculptés tous différents...
Ou des motifs de feuillage et de vignes, composent la décoration des séparations.
Cette chaire, avec son médaillon dédié à saint Nicolas, ne comporte ni escalier, ni porte dans le balcon... Faut-il faire la courte-échelle au prêtre pour qu'il puisse monter dans la chaire ?
La réponse est derrière cette petite porte qui donne sur un escalier qui mène à la chaire...
Ce tableau qui représente saint Nicolas, les trois enfants qu'il a sauvés du saloir où le boucher les avait enfermés, ainsi qu'une Vierge à l'Enfant,
est antérieur à la construction de l'église (1703-1718) et montre la ville au XVIIe siècle, avec l'ancienne église, le château, la tour de l'horloge, les remparts.
Un autre tableau, signé S.Depape (1749) montre par les différences de couleur qu'il a été "agrandi".
Il représente saint Louis partant pour la croisade à Aigues-Mortes, avec son armure et son manteau bleu parsemé de fleurs de lys...
Les fonts baptismaux sont datés du 2e quart du XVIIIe siècle et portent un groupe sculpté représentant le baptême du Christ, par Pierre Nicolle.
Avant de quitter l'église, levons le nez au plafond pour découvrir le Cadran de Vauban et son histoire ICI
Et l'orgue... à découvrir en cliquant sur l'image...
Merci à Véronique Faucher, guide du Patrimoine et spécialiste du mobilier, pour sa visite guidée...
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La video de l'émission Echappées belles...
https://www.youtube.com/watch?v=R5bR7wip3Ok
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