Le refuge Napoléon du col d'Izoard, en automne
Voici le deuxième des quatre refuges Napoléon (encore debout) des Hautes-Alpes, celui du col d'Izoard, photographié avec les couleurs de l'automne et même un peu de neige en ce début d'octobre 2015.
Vous trouverez l'histoire de ces refuges sous les photos du refuge Napoléon du col de Vars, en cliquant ICI
L'automne est là, et s'installe plus vite à 2300 m que dans la vallée... Ce dimanche la neige
rendait plus lumineux encore l'or naissant des mélèzes...
Situé sur la route des grandes Alpes au col mythique d'Izoard, qui relie le Briançonnais et le Queyras, le refuge est visible versant Briançonnais, un peu avant le sommet du col.
Passé le col et en redescendant sur le Queyras, les lacets frôlent la Casse déserte, site classé, à 2390 m d'altitude. De nombreuses randonnées sont possibles, en étoile à partir du refuge : col des Hourdeis, col Perdu, col de Peygus, clot la Cime et le pic de Rochebrune, culminant à 3320m.
Le refuge Napoléon a été créé en exécution du testament de Napoléon ler en 1855 (soit 34 ans après sa mort) stipulant l'octroi d'une somme allouée aux provinces les plus éprouvées par les conflits de l'empire, dont les 3 départements alpins de l'Isère, de la Drôme et des Hautes-alpes.
Il fut décidé de construire des refuges sur les cols des Hautes-Alpes afin de recueillir les voyageurs malheureux, surpris par la nuit, le mauvais temps ou par les avalanches. Le Conseil Général en finança 6 au lieu des 8 prévus (par manque de moyens financiers) : au col d'Izoard et au col Lacroix (Queyras), au col du Noyer (Champsaur/Dévoluy), au col de Vars, au col Agnel et enfin à Manse. Commencées en 1857, ces constructions furent terminées en 1858.
Chaque bâtiment est donc identique aux autres, avec dans l'organisation de l'espace intérieur, une cave, un rez-de-chaussée avec salle commune pour les voyageurs, cuisine, four et écuries, un étage avec logement du gardien et les chambres des voyageurs et des combles.
Par ailleurs, un règlement spécial d'administration régissait ce refuge et prescrivait à son gardien de sonner la cloche de l'établissement à des intervalles rapprochés en temps de tourmente ou de brouillard et d'allumer un fanal afin de guider les voyageurs à la tombée de la nuit. Des refuges qui ne rendirent pas les services attendus par la suite et connurent soit des transformations, soit l'abandon et la ruine presque totale, c'est le cas pour les refuges du col Agnel et du col Lacroix.
Le refuge est aujourd'hui un gîte-auberge, ouvert de mi-mai à mi-septembre et sur réservation en hiver. C'est une sorte de coutume chez les briançonnais de monter à pied ou à ski les nuits de pleine lune en hiver sur la route enneigée à partir du Laus de Cervières, de déguster une raclette ou une fondue au refuge et de redescendre sur une luge ou sur les skis dans la lumière magique de la lune qui donne des allures de fantômes aux pics enneigés, teintant la neige de tons mauves phosphorescents...
En octobre, le refuge est fermé...
Le refuge dans les années 1950. Celle de gauche est de 1963. Merci à Patrick Bres.
Les autres refuges :
Le refuge Napoléon du col de Vars en été
Le refuge Napoléon du col de Manse en hiver
Le refuge Napoléon du col du Noyer au printemps