Les monuments aux morts de la guerre de 1870 dans les Hautes-Alpes
La guerre qui oppose la France au royaume de Prusse et à ses alliés allemands, bien que brève, aura des conséquences dramatiques pour les deux nations et l'ensemble de l'Europe.
De l'humiliation ressentie par les Français et de l'arrogance nouvelle de l'Allemagne vont surgir les deux grands conflits mondiaux du XXe siècle.
La France et les États allemands, qui avaient jusque-là éprouvé de la sympathie et même de l'attirance réciproques, vont désormais se percevoir de façon très exagérée comme des «ennemis héréditaires».
Le Traité de Francfort du 10 mai 1871 met fin à 6 mois de guerre. Il stipule, dans son article 16, que les deux États signataires s'engagent, sur leur territoire respectif, à entretenir les tombes de soldats morts pendant le conflit.
Les soldats ne portaient pas plaque d'identification. On les ensevelissait anonymement dans des tombes collectives. Le nombre de militaires tués du côté français est estimé entre 105 000 et 140 000.
L'édification de monuments commémoratifs a été, pour une part, l’œuvre du Souvenir Français et celle des sections de vétérans. C'est à partir de la loi de 1890, laissant aux communes, l'initiative de leur érection, que l'on voit se multiplier les monuments aux morts de la Guerre de 1870-1871, soit sur les emplacements de batailles, soit sur les places publiques, soit dans les cimetières communaux des villes et des villages.
Ils témoignent également de la diffusion dans l'opinion de l'idéologie nationaliste, du culte du souvenir des morts au combat et du désir de revanche sur l'Allemagne à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Contrairement aux monuments de la première guerre mondiale produits le plus souvent en série, à une époque postérieure, ce sont, dans leur grande majorité, des œuvres uniques. Leur intérêt architectural et artistique réside dans leur grande diversité, réalisés par des artistes affirmés, à l'âge d'or de la sculpture de la fin du XIXe siècle. Simples stèles, ils ont des formes variées : colonne, colonne tronquée, obélisque, obélisque tronqué, pyramide etc. accompagné ou non de statues avec inscription d'une dédicace et éventuellement du nom des victimes. (Wikipedia)
EMBRUN
Sur la Place de la Mazelière à Embrun, une petite fontaine commémorative,
A LA MEMOIRE DES MORTS POUR LA DEFENSE DE LA PATRIE 1870-1871
SAVINES-LE lAC (EMBRUNAIS)
Près du cimetière de Savines-le-Lac, village reconstruit après que l'ancien village ait été enseveli sous les eaux du lac de Serre-Ponçon, on a installé ce monument qui représente un soldat de 1870 tenant un drapeau sur un piédestal.
En face de lui, une perspective plantée de frênes, se glisse sur l'herbe jusqu'au Monument aux Morts de la première guerre mondiale.
La sculpture est due à Antoine Durenne (1822-1895), fondeur d'art à Sommevoire (Haute-Marne). Durenne est également l'auteur de la République de Savines-le-Lac. Il est sorti de l’Ecole des Arts et Métiers d’Angers en 1841 et en 1842 de l’Ecole des Beaux Arts. Il a été membre fondateur de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs.
L'usine DURENNE orne le monde. Ses bronzes ou fontes embellissent des villes des Etats-Unis, du Canada, du Vénézuela, de Colombie, de Russie, de Guinée . C'est dans une grange que sont stockés les modèles en plâtre des oeuvres en fonte ou en bronze. Diligenté par Mme Anne Pingeot, Conservateur Général du Musée d'Orsay, l'inventaire répertorie 700 modèles. (L'art dans la ville)
"A la mémoire des Savinois morts pour la défense de la Patrie en face des allemands 1870 -1871". suivi de 8 noms.
"Hommage de la colonie Savinoise habitant la république Argentine à leurs camarades et amis morts pour la défense de la Patrie en 1870-1871".
"Honneur - Patrie Le souvenir français à la mémoire des enfants de Savines morts au service de la France A nous le souvenir A eux l'immortalité" "
"En souvenir de BEYNET Vincent et GERMAIN Léon disparus dans le naufrage du FLACHA 16 février 1898". J'espère bien que quelqu'un saura m'en dire plus sur ce naufrage du FLACHA, en particulier sur quel océan ce bateau à sombré... Pas sur le lac de Serre-Ponçon, en tout cas, qui n'existait pas encore en 1898...
Voilà qui est fait ! Merci à Marc Blasin, visiteur de ce blog :
Flachat (1880-1898) Cargo de la Compagnie Générale Transatlantique. Le 16 février 1898, s'échoue par temps de brume sur l'île de Ténériffe. Environ 80 victimes.
http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultregi.php?nunit=9998&tunit=Flachat%20%281880-1898%29
Dans son commentaire, Jacqueline native de Savines, m'envoie un lien vers Gallica. Une page du journal L'Intransigeant du 19 février 1898, qui relate ce naufrage, avec la liste des passagers victimes (60), mais pas celle des 38 membres d'équipage (sauf l'Etat-major). On apprend que, parti de Marseille le 8 février 1898, le vapeur français Flachat appartenait à la Compagnie Générale Transatlantique. La Flachat a sombré dans la nuit du 15 au 16 à la pointe Anagra, au large de Teneriffe. Il y eut un seul survivant, sauvé par le steamer anglais Susu. Vincent Beynet et Léon Germain étaient tous deux memebres d'équipage, puisqu'ils ne sont ni dans la liste des passagers, ni dans celle de l'Etat-major... Merci Jacqueline ! Voici le lien :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7811422/f2.item
Merci à Philippe Perrin.