Le sabot de Vénus : la fleur qui piège l'amour d'une abeille...
Cette superbe orchidée est pollinisée par un hyménoptère (petite abeille du genre andrena) qui entre dans le sabot où se trouve le nectar et doit se faufiler dans un couloir qui même aux orifices de sortie, en se chargeant du pollen de l’orchidée.
Cypripedium calceolus (Linné 1753), c'est le nom savant qu'elle porte fièrement. C'est une plante herbacée vivace de la famille des orchidaceae. Dans les Hautes-Alpes, on a la chance de la trouver de la fin du mois de mai à la fin du mois de juin dans les forêts de Val des Prés, en Vallée de la Clarée et dans toutes les vallées sauf le Queyras.
Robuste, à la tige verte avec de larges feuilles, cette magnifique orchidée déploie ses pétales et ses sépales d'un joli brun rouge. Son labelle est jaune vif en forme de sabot, sa base est blanche finement ponctuée de rouge...
Elle pousse à mi-ombre en petites touffes de plusieurs tiges, dans les bois frais, surtout les hêtraies, de 950 à 2000 mètres d'altitude. Chaque tige porte généralement une fleur, parfois deux, rarement trois.
Et puisque nous sommes dimanche, une jolie légende, ça peut pas faire de mal...
Un jour d’été, Vénus fut surprise par l’orage. Poursuivie par un berger, elle s'enfuit, abandonnant dans sa fuite, un sabot d'or et de pourpre. Le berger voulut ramasser le sabot qui disparut alors. A sa place, poussa une orchidée : le sabot de Vénus.
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Pour pouvoir survivre, les racines de la plante doivent s'associer avec les filaments d'un champignon permettant à l'Orchidée de prélever l'eau et les sels minéraux dans le sol. Pour germer, les graines doivent êtres infectées par un autre champignon microscopique.
Inutile donc de prélever un plant de Sabot de Vénus ou des graines pour votre jardin (ce qui est formellement interdit), cette tentative serait vouée à un échec pratiquement certain.
Le Sabot de Vénus est une plante totalement protégée par la loi sur l'ensemble du territoire français (article L-411-1 du code de l'environnement, arrêté interministériel du 20 janvier 1982, modifié par arrêté du 31 août 1995). Il est donc interdit de prélever tout ou partie de la plante (donc de la cueillir), de la transporter, de la vendre ou de l'acheter. Tout prélèvement de la plante est un délit passible d'une sanction pouvant aller jusqu'à un an d'emprisonnement et 15 000 Euros d'amende (article L.415-3 du code de l'Environnement). (Le site de l'association Arnica-Montana de Briançon)
Les amoureux des orchidées se doivent de posséder le très beau livre : "Orchidées sauvages des Hautes-Alpes" par Olivier Tourillon, Louisjean imprimeur à Gap, avril 2008, 150 pages.