Le hameau des Hières (la Grave) cherche son coq ! -Briançonnais-
C'est un hameau en balcon en face des glaciers de La Meije, sur le versant adret de la Haute-Romanche, avec ses prés en terrasses qui dominent les petites maisons en pierres de tuf, groupées autour de son église du début du XVIIe siècle.
Nous sommes à 1750 mètres d'altitude, à proximité du Plateau d'Emparis.
Il faut se promener dans ses ruelles et avoir l'oeil aux aguets pour découvrir les trésors qu'il dissimule. La belle église St Pierre et St Paul, dans une paroisse qui est l'une des plus anciennes du canton et qui se détacha de celle de la Grave à partir du XVe siècle.
Le long des ruelles escarpées, les beaux murs des maisons,
arborent leurs pierres et linteaux gravés, de dates, d'initiales et de coeurs, de fleurs de lys ou de dauphins...
Quelques niches murales en pierres de tuf abritent des Vierges aux formes douces,
ou des croix de fer sur l'imposte aux dates forgées.
Une date, les initiales des époux qui semblent veiller encore sur les habitants, derrière la fenêtre aux jolis rideaux, au tas de bois...
Le four banal, ainsi appelé sous l’Ancien Régime et jusqu’à la Révolution. Ici on cuisait le pain une ou deux fois par an dans le four banal appartenant au seigneur. Ce dernier, au nom du droit de ban, percevait une redevance, souvent en nature, mais il devait en contrepartie entretenir le four et le chemin qui y conduisait. Le pain était conservé dans le grenier des maisons et on le mangeait, toujours trempé, dans le lait ou la soupe.
Derrière l'église, voici les restes de l'ancienne chapelle, dont le toit fut emporté par une avalanche en 1922.
En 1922, l'avalanche en neige lourde de la Celle des Juges atteint l’école des Hières et la maison en amont tuant un enfant. Elle descend de manière rectiligne jusqu’à la rivière ; sur cette photo prise avant l'avalanche, on peut voir la chapelle avec son clocher-mur. Cependant un autre accident, cette fois en juin 2002, vit une grue emporter la moitié du clocher de l'église...
Il fut reconstruit tant bien que mal... Les villageois disent que la flèche majestueuse qui semblait filer vers les étoiles ressemble aujourd'hui à une ogive nucléaire... Mais surtout, dans le tas de pierres tombé au sol, on ne retrouva pas le coq et sa girouette !
On l'aperçoit ici sur cette photo de 1989 de Martine Audibert. (Site des MH PACA)
Une souscription fut lancée et le coq fut acheté avec sa girouette. Il ne reste plus qu'à le remplacer sur la flèche du clocher... Le voici exposé à l'intérieur de l'église.
Mais avant de visiter l'intérieur, il faut faire le tour de l'église pour découvrir ses trésors cachés...
Le Monument aux Morts en tuf adossé à un des murs de l'église.
La meule du moulin du hameau de Valfroide, au-dessus des Hières.
Des pierres sculptées de masques et de croix, à chercher sur les murs de l'église...
Le 21 octobre 1511, sous le règne de Louis XII, la chapelle St Pierre et St Paul est consacrée par Monseigneur Laurent Alleman, Evêque de Grenoble. Le 14 août 1540, le Parlement de Grenoble concède aux habitants des Hières le droit d'avoir un Consul et un Champier différent de ceux de La Grave. L'église est agrandie en 1689 et 1701.
Ne pas quitter ce lieu sans flâner dans le charmant cimetière...
Il me semble que l'éternité doit être plus douce à l'ombre des glaciers de La Meije...
Et de toutes ces fleurs, tulipes, iris et narcisses,
qui font de ce petit cimetière un jardin d'Eden...
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