La chapelle des roses - Valserres (Gapençais)
Le 14 mars 1669, il parait qu'il faisait très beau, un peu comme aujourd'hui. La jeune bergère Benoîte Rencurel gardait son troupeau sur les pentes de Puy-Cervier. Elle regardait en-bas, les vignes qui couraient sur les versants bien exposés de la Vallée de l'Avançon. Le matin-même des villageois avaient offert à Benoîte de tailler la vigne de sa mère. Car ici on sait bien que la vigne, on la taille tôt, on la taille tard, mais on la taille en mars !
Benoîte vivait avec sa mère dans une profonde misère depuis que son père était mort l'année de ses 7 ans. Elle avait été forcée de gagner son pain comme gardienne de troupeau. La Vierge lui était apparue une première fois en 1664, lui ordonnant de chercher au Laus une petite chapelle, où flotteraient de suaves odeurs, et de venir l'y prier. Là, Benoîte lui parlait et la voyait très souvent.
La bergère se rendit à la chapelle et y passa la nuit en prière. Au matin, la Vierge lui apparut et remplit de roses son tablier.
Benoîte les offrit aux ouvriers qui s'étonnèrent de roses aussi précoces.
Elle conserva les roses avec toute leur fraîcheur dans un coffret pendant 15 ans...
On aperçoit la chapelle au-dessus de la route des fruits et des vignes,qui serpente de Tallard à Chorges. Un court chemin franchit un vieux portail, délimitant un enclos où on découvre avec émotion un cimetière à l'abandon.
Un charmant cimetière où les vieilles pierres résistent encore un peu à la végétation
Où les ronces enlacent les grilles rouillées, les grilles qui enferment de petits jardins, avec des noms qu'on devine encore pour peu qu'on écarte les lianes acérées, les feuilles des iris sauvages, les jonquilles éplorées...
Et puis il y a ce banc, posé devant la grille d'une vieille tombe, humble et accueillant, pour un moment de silence avec le bourdonnement des insectes et la rumeur de la vallée.
Ici, il y a toujours des roses, faites pour se conserver des années...
Elles sont en tissu !