Le parc de la Schappe - Briançon
Le parc de la Schappe est un endroit insolite et exceptionnel pour une ville d'altitude, avec son plan d'eau, son ancienne usine de peignage des chutes de la soie qui a donné son nom au parc, et ses grands arbres centenaires...
Dès l'entrée du parking, la maison qui fait l'angle, supporte un joli clocheton qui devait sonner le début et la fin de la journée de travail pour les 1200 ouvriers que compta cette usine de 1840 à 1933, employés au peignage des déchets de la soie en provenance du Japon, de Chine, de Grèce, d'Inde, d'Italie et de France.
Ce lieu est le rendez-vous obligé de tous les briançonnais. On y vient en famille avec les enfants, entre deux cours au lycée, avec le pique-nique à l'heure du déjeuner, pour y faire de l'accro-branches ou donner à manger aux canards...
Il est bordé par l'ancienne usine qui tombe dangeureusement en ruines... Le mot "Schappe" désigne le produit obtenu après travail des déchets de soie auxquels le traitement habituel pour obtenir des fils de soie ne peut s'appliquer.
L'usine a été vendue aux enchères en mars 2013 (je ne vous dis pas le prix, vous allez pleurer...) à une société marseillaise spécialisée dans la récupération de friches industrielles...
Et si on passe l'objectif entre les barreaux des fenêtres du vieux bâtiment...
voici ce qu'on peut voir...
Le parc de la Schappe fut aménagé pour la première fois en 1850.
Les deux rives de la Durance étaient d'anciennes carrières qui furent remblayées grâce au Commandant Delphin, gendre du directeur de l'usine, qui réquisitionna des dizaines de militaires pour transporter de la terre des vallées de la Cerveyrette et de la Guisane. La rive droite fut plantée de 28 espèces d'arbres différentes, érables, noisetiers, pruniers, cotonéaster, pins sylvestres, tilleuls, genévriers, peupliers...
Mais il est temps de flâner dans ce parc au charme désuet du XIXe siècle,
Avec les canes et les énormes truites qui s'approchent du bord du plan d'eau dès que vous vous arrêtez...
la fontaine chantante aux eaux transparentes,
Il est temps de traverser le petit pont de fer
pour rejoindre le pavillon japonais sur l'île,
de laisser le regard se perdre au bout des belles perspectives que surplombe la Cité Vauban,
Il est temps de se retourner pour contempler les labyrinthes d'eau...
De s'arrêter et de s'asseoir pour rêver un peu avec les premières palettes de l'automne...
De continuer sur le sentier qui s'enfonce dans les gorges de la Durance,
Jusqu'à apercevoir l'incroyable pont d'Asfeld,
Un grand pas, une arche,
pour enjamber les vertigineuses gorges de la Durance, des remparts de la Cité Vauban...
...au Fort des Trois-Têtes.
Zoomer une dernière fois sur la Collégiale, qui semble plaquée contre la paroi rocheuse de la Croix de Toulouse,
Quitter ce rêve d'eau et de verdure, pour retrouver le centre-ville et la Rue Centrale.
Et sourire au passage, au Graph intelligent...
N'hésitez pas à cliquer sur les photos pour les agrandir !
Le bâtiment de l'usine de la Schappe vient de brûler complètement (le 5 octobre 2014). Voir les images ici.