La ferme des Parroutons et son oratoire (Gap)
Le lieu-dit Les Parroutons se situe au quartier de La Garde (commune de Gap), et fait le pendant du domaine du Château de La Garde, par rapport à la route.
L'oratoire Coeurs Sacrés de Jésus et Marie est planté sur une colline à 500 mètres de la ferme, appelé Pic Ponson. Ce lieu du gapençais bénéficie d'une vue circaramique exceptionnelle: Céüze, Bure, Charance, Chaillol, le Sirac, les Autanes, Chabrières, les monts de l'Embrunais, le Grand-Morgon,les monts des Alpes-de-Haute-Provence, le défilé de Sisteron...
Et cet oratoire a une bien belle histoire...
Jean-Joseph-Toussaint Aurouze, propriétaire de la ferme des Parroutons, échangea un jour un de ses champs contre le terrain de Pic Ponson, appartenant à Auguste Blache, distingué propriétaire du château de La Garde. Les deux hommes s'entendaient à merveille, bien qu'ayant des idées différentes. Mais pourquoi cet échange ?
Jean-Joseph-Toussaint voulait y construire un oratoire. Il avait trois soeurs, cloîtrées au Couvent du Saint-Coeur-de-Marie, près de l'église Saint-André à Gap. Et des fenêtres du couvent, on voit très bien le Pic Ponson...Ainsi, les religieuses avaient le plaisir de repérer le domaine de leur enfance grâce à cet oratoire implanté au point culminant des Parroutons.
Construit en 1896, il fut le témoin de nombreux casse-croûte entre les deux compères, qui aimaient aussi boire le verre d'absinthe sous les voûtes du château...(source : Alpes&Midi 23 août 1996)
Près de l'oratoire, une borne géodésique atteste de l'altitude du lieu : 987m et de l'année de sa mesure : 1949
Hélas le gel, le dégel, la foudre... l'outrage des ans, nécessitèrent une restauration en 1981, et c'est là qu'intervient Christian-Louis Trinquier, arrière-petit-fils de Jean-Joseph-Toussaint Aurouze.
Aujourd'hui retraité, il était un des rares éleveurs d'ovins du bassin gapençais, il a agi dans le respect de la mémoire de ses ancètres et dans le souci de perpétuer les traditions familiales, en restaurant l'oratoire, comme il est inscrit sur la face nord de l'édifice.
Il est aussi propriétaire d'un Eco-Musée privé, qui ne se visite pas souvent, mais dont il a ouvert les portes pour moi...Dans un immense hangar à la belle lumière, au parfum de la paille sur le sol, de la terre qui s'attarde encore entre les bois et les bronzes, le cuir et le fer, on découvre cette collection à couper le souffle de milliers d'outils, engins, véhicules, affiches, statues et autres mécanismes anciens.
Araires...
Machine à couper la paille...
Un rouet de Saint-Véran...
Affuteur et moulin à grain de la marque Criquet...
Faucheurs en bronze...
Un corbillard...
Et Christian-Louis Trinquier près de la voiture à cheval qui l'emmène encore en balade...