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8 août 2019

Le four et la chapelle Notre-Dame des Neiges, Les Casses (Réotier)

Voilà. Nous étions restés à la porte de la chapelle du hameau des Casses et nous attendions un peu pour l'ouvrir... Que tout le monde soit là bien sûr !

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 La chapelle Notre-Dame des Neiges est solidaire des maisons du hameau, 

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 avec son beau clocher en bois qui enferme une  cloche.

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 Le four, la chapelle, sont le coeur, la vie du hameau. La fontaine-lavoir n'est pas bien loin.

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Et la belle surprise saute aux yeux et au coeur, avec la fraîcheur du lieu, lorsqu'on ouvre la porte de la chapelle : Les murs intérieurs sont couverts de peintures murales a tempera qui datent de la construction c'est à dire, milieu XVIIIe siècle comme l'indique l'inscription sur la poutre du choeur (1759).

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Des saints sont représentés plutôt naïvement, avec des libertés dans les proportions, l'ensemble illuminant les murs de la chapelle de tons pastels...

Saint-Laurent, patron de Réotier, est reconnaissable à son gril, l’évêque est peut-être Saint- Marcellin, premier évêque d’Embrun ou Saint-Blaise évangélisateur de la région. Saint-Joseph et l’Ange Gardien sont des thèmes fort prisés au milieu du XVIIIe siècle. Saint-Georges est montré piétinant le dragon. À Saint-Michel est dédiée l’église paroissiale de Réotier. Saint-Jean l'évangéliste est plus rarement représenté. On note également deux représentations de Saint-François et Saint-André.

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La technique de la peinture a tempera existait depuis l'Antiquité, à Pompéi, par exemple, et les artistes de la Renaissance ont mis au point de nouvelles formes de tempera - peinture composée de pigments broyés et d'une substance soluble dans l'eau, comme le jaune d'oeuf ou la caséine (protéine du lait).
Cette technique permet un grand éventail de couleurs, d'ombres et de lumières, adhère bien à toutes les surfaces, sèche relativement vite et devient insoluble, ce qui donne aux artistes la possibilité de peindre par-dessus sans retirer les couches précédentes. D'autre part, elle s'éclaircit en séchant, si bien que les artistes peuvent l'utiliser pour des couleurs claires. Ceci explique peut-être cette impression de clarté que l'on éprouve en entrant dans la chapelle. Enfin, la tempera est durable...

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Les peintures ont été restaurées dans les années 1980, voici dans quel état était l'intérieur de la chapelle, sur des photos de la fiche Mérimée de Martine Audibert :

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Cette chapelle est inscrite aux Monuments Historiques en 1995.

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On remarque des éléments caractéristiques de l’époque de la Renaissance, porte et fenêtre,  qui signent probablement une construction plus ancienne. Le bénitier encastré est caractéristique de l’art roman XIe ou XIIe siècle, mais cette technique à longtemps été imitée. 

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Une voûte en croisée d'ogives, caractéristique de l'architecture gothique.

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Le bâtiment est orienté Est-ouest, mais contrairement à l’usage de cette époque, l’autel est installé à l’ouest. La chapelle a souffert de l’invasion des Savoyards en 1692. Elle a été reconstruite au XVIIIe siècle, vraisemblablement avec l’aide des ingénieurs et architectes travaillant à l’édification de la place forte de Mont-Dauphin. Sa consécration date du mois d’août 1759. La nef est surmontée d’une voûte au carré.

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 Autel de l'église Saint-louis de Mont-Dauphin (photo de Claude Chaix)

L’autel en forme de tombeau romain, semblable à celui de l’église de Mont-Dauphin, est caractéristique du milieu du XVIIIe.

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Le fond de la nef est occupé par deux tableaux datés de la fin du XIXe siècle. Ils sont signés de François Brun, dit  Le Raouch , habitant des Casses, qui fut envoyé au bagne de Cayenne pour avoir giflé son capitaine (d’autres disent qu’il l’a carrément tué !). À son retour, sans doute en signe de repentir, il peignit ces deux toiles pour orner la chapelle : une crucifixion du Christ, Marie-Madeleine agenouillée, Marie voilée, Marie Salomé et ce qui pourrait être Saint-Jean en homme mûr, peut-être une représentation de l’auteur à mettre en parallèle avec un autre personnage barbu sur la deuxième toile,  de facture beaucoup plus naïve qui montre l’apparition de N.D. des Neiges à qui est dédiée la chapelle, dans un paysage paisible de village hivernal. La Vierge trace le plan d’une construction sans aucune ressemblance avec le site, alors qu'au fond, est représentée une église...

four

 Le four banal est construit près de la chapelle. C'est un four à pain "fermé", contrairement aux fours des deux autres hameaux qui sont dits "ouverts" : 

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Four ouvert du Fournet (hameau de Réotier)

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Sorti de "l'enfer" (ou du four) le pain est mis à refroidir au "purgatoire", la pièce qui se tient devant le four. On dit que le pain est meilleur si'l est mis à refroidir lentement, dans ce lieu où l'on attend... le jugement ?

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***

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La visite du hameau des Casses se termine ici... Merci à Claude Chaix et à l'association du Pays Guillestrin, qui organise ces visites de l'été... 

D'autres balades, d'autres rencontres m'attendent, avec les pierres, les paysages, les monuments et les gens ! 

Voir le reste du hameau ICI, avec ses traditions et ses mystères...


 

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Commentaires
N
Une chapelle de toute beauté. Merci pour cette découverte.<br /> <br /> Bises.
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A
Merci infiniment pour ce reportage magnifique, c'est un plaisir que de vous suivre parmi tous ces trésors !
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J
.Toujours très intéressant , merci.
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G
comment ne pas être transporté de bonheur de voir tant de choses simples et belles ?
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S
La tempera est une technique très ancienne, puisque déjà employée par les byzantins, peintres d'icônes. Plus près de nous, elle fut la technique de prédilection du beau peintre abstrait Jean Deyrolle - 1911-1967.<br /> <br /> Mais que de trésors dans dans ton haut pays !<br /> <br /> André.
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