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15 septembre 2016

L'intérieur de Mère Eglise en Dévoluy

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Le mystère qu'exhale immédiatement cette petite église, est rendu encore plus dense dès lors qu'on pénètre à l'intérieur après avoir franchi la porte étroite et qu'on découvre les pierres, les objets, les peintures à demi effacées, la tribune peinte... (Voir Mére Eglise en Dévoluy)

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La nef à trois travées coiffée de sa voûte, avec ses arcs doubleaux, d'une grande simplicité.

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La tribune mérite une attention particulière. Elle repose sur deux poutres.

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Sur la poutre du fond, on peut voir une balance dessinée et l'inscription : "Pécheur en entrant dedans l'église souvien-toy que tu est en la présence de dieux", avec sur la gauche, la date de 1663 et sur la poutre avant : "A Dieu ne plaise que je me glorifie que en la croix de Jésus Ch."

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En 1783, la tribune fut restaurée par Joseph Vallet. les dessins naïfs et les signes ont été peints en "bori", peinture à base d'argile.

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Soleils et lunes, croix, ostensoirs, balances et coeurs, comme autant de signes symboliques mystérieux... les fleurs de lys couchées peuvent faire penser à une réaction d'opposition vis-à-vis de la royauté. Les habitants du Dévoluy ne sont pas restés étrangers à la révolution toute proche, leur cahier de doléances a été lu aux états généraux de 1789 à Versailles...

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La fragilité voire la disparition des peintures murales, tient au fait qu'elles sont réalisées sur un support sec, à la différence des fresques réalisées sur un enduit frais, pénétré par les pigments avant le séchage complet. En 1923, Ludovic Michel, instituteur dans le Dévoluy, évoque de vieilles peintures recouvertes au-dessus de l'autel laissant apparaître un personnage de deux mètres de haut.

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Les peintures sont réalisées autour de 1520 et l'artiste est inconnu. Les images ont un rôle pastoral, elles sont une invitation à vivre en bon chrétien. Ici, sur la dernière travée avant l'abside, côté sud, deux personnages, celui de droite porte un manteau rouge, celui de gauche en manteau jaune porte un phylactère...

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Sur le côté nord, deux autres personnages portant manteau jaune et manteau rouge... S'agit-il des quatre évangélistes ? Mais il semble qu'il y ait eu deux personnages peints par travée, donc douze au total comme les douze apôtres ?

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Côté nord, dans un écoinçon, les experts ont reconnu Georges terrassant le dragon.

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Sur la façade occidentale, on trouve deux registres. recouverts d'un enduit, ils furent mis à jour par l'atelier de Robert Baudoin en 1975. En haut, le Jugement dernier,

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Le Christ trônant dans une mandorle, les pieds sur un globe, vêtu d'un manteau rouge laissant apparaître son torse nu. Ses bras levés montrent les plaies de ses mains...

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A ses pieds, agenouillés, Marie et Saint-Jean couvert d'une peau de bête.

apotres

De part et d'autre, les douze apôtres assis en biais sur un banc.

anges

En-dessous, deux anges sonnant trompette, annoncent la résurrection des morts.

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Le deuxième registre en dessous du précédent, est consacré à l'au-delà : à droite, l'enfer : une cavalcade de 7 personnages nus représentant les vices ou les péchés capitaux - orgueil, gourmandise, colère, luxure, avarice et paresse - se jettent dans la gueule du Léviathan, monstre marin biblique. On distingue bien ses crocs, ses yeux et ses oreilles. On reconnaît l'orgueil en tête juché sur un lion,la luxure avec une femme se regardant dans un miroir...

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A gauche, la lecture est délicate. Le Christ roi  en manteau rouge, en présence d'Adam et Eve, libère les âmes des tombeaux disposés à ses pieds, en lisant le Livre individuel des consciences, tenu par un ange qui lui fait face.

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De nombreux objets ont disparu depuis 1927 : la chaire de vérité, des tableaux, des statues, le cuir de Cordoue qui décorait le devant d'autel et le Christ de l'autel sortant de son tombeau portant sa croix, le doigt levé vers le ciel. Celui-ci est une copie, réalisée d'après une photo de l'original...

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"Est-elle de pierre ou de la chair des hommes passés ? Elle est d'esprit et nous parle à l'âme. C'est l'élan de ces générations écrasées par la vie rude de ce pays où chaque espace de terre a été grignoté à grands renforts sur la montagne, patiemment, pierre par pierre ! 

Passant, visiteur, ami, un peu d'intimité t'invite"  Geneviève Laviolette

***

Mère Eglise en Dévoluy, l'extérieur

Réalisé grâce à la brochure Mère Église en Dévoluy, Association des Amis de Mère Église - L'édition à façon, 2010. (En vente sur le site)


 

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Commentaires
F
Bonjour, j'aime la simplicité de ces fresques et peintures naïves. Plus d'émotion que dans la surcharge du baroque. dans les années 70 il était à la mode de mettre les pierres "apparentes" dans les vieilles églises ou chapelles, je crois que pas mal de chef d'œuvre sont allés dans des gravats, hélas. Bonne journée.
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A
Un véritable enchantement, je me suis régalée!! Merci Sylvie!<br /> <br /> Gros bisous!
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