Insolite collégiale Notre Dame et saint Nicolas de Briançon (extérieur)
Qu'elle se cache dans la brume et derrière les remparts de la Cité Vauban,
Ou qu'elle se dévoile entre les murs des hautes maisons des ruelles qui l'entourent, la collégiale de la Cité Vauban de Briançon impose son architecture massive à tous les postes de la ville.
En 1700, un arrêt du Conseil du roi autorise la réalisation d’une « nouvelle paroisse » afin de remplacer l’ancienne église, située hors la ville et rasée pour raisons stratégiques en 1692. Le plan est co-réalisé par l’ingénieur militaire Robelin et Vauban.
Deux pierres gravées sur le chevet de l'église, indiquent le début des travaux, 1703 et une autre date 1706. Sans doute la date à laquelle reprennent les travaux, quand le premier architecte s'est enfui avec les plans...
Une pierre d'angle à hauteur d'homme, est gravée d'un nom Beraud et d'une date 1769. Le reste est difficilement lisible. Probablement gravée par un soldat en faction qui s'ennuyait...
Un extrait d'une lettre de Vauban a été sculpté et gravé récemment sur une pierre.
A Marly le 26 juin 1704. "De notre église.... C'est moy qui ay premièrement réglé ce plan"
Le Mal de Vauban.
Elle rappelle la mésaventure avec le premier architecte.
Deux cadrans sont placés de part et d'autre de la façade, un cadran solaire et un cadran horloger.
Le cadran solaire est soutenu par deux Atlantes qui entourent le blason du Dauphiné, dont les fleurs de lys ont été remplacées par des étoiles à la révolution française, quand toutes les marques de la royauté et de la religion devaient disparaître. Deux étoiles flamboyantes qui s'expliquent par la présence de trois loges maçonniques à Briançon à la révolution.
Deux oiseaux sont représentés : à gauche, le zénith qui renaît de ses cendres (flammes) et à droite, le pélican, souvent présent dans l'iconographie chrétienne, où on le voit se percer le flanc avec son bec pour nourrir ses petits. Il est le symbole du sacrifice de Jésus pour les hommes. On comprend, en voyant ce dessin, que le peintre du cadran n'avait jamais vu beaucoup de pélicans... Il est vrai qu'on n'en rencontre pas dans le Briançonnais !
Un superbe portail en noyer sculpté, ici avec les vétérans du 159e RIA, régiment aujourd'hui disparu, porte les deux L entrelacés des initiales de Louis XIV.
Encadré par deux niches qui abritaient les statues en bois de saint Pierre et saint Paul. Elles sont maintenant dans l'église, pour plus de sécurité.
Nous terminons cette visite "extérieure" insolite, devant le portail, un peu avant d'entrer dans l'église...
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