L'église Saint Martin de Villar-d'Arêne
C'est le premier édifice religieux qu'on rencontre après avoir franchi le col du Lautaret. On reconnaît de loin son clocher néo-gothique élancé...
Au centre du village de Villar-d'Arêne, l'église Saint-Martin-de-Tours a été construite en tuf doré du Lautaret, entre 1866 et 1870.
Plusieurs lieux de culte se sont succédés :
Le dimanche 2 novembre 1771, à l’issue de la messe, sous un vent violent se déclare un incendie qui dévaste 72 maisons en moins d’un quart d’heure… Même l’église subit de gros ravages malgré son clocher recouvert de lames de plomb. L’ensemble du village est reconstruit après une collecte de bois au Monêtier-les-Bains et à la petite forêt du Villar.
Reconstruite, entre 1866 et 1870, elle porte les caractéristiques de l’art néo-gothique et celui de l'art roman : baies géminées du clocher, pyramidions, clocher en trois parties s’élevant au dessus du porche. Ses trop vastes proportions inadaptées au terrain instable, reflètent la richesse des émigrés qui ont financé cette construction.
Elle fut inaugurée le 11 novembre 1870, jour de la Saint Martin.
Elle est devenue dangereuse pour les paroissiens et n'est plus utilisée pour les messes depuis plus de vingt ans. la porte est ouverte mais l'accès à l'intérieur est rendu impossible par une grille.
Elle possède un important mobilier : maître-autel de marbre blanc, lustres avec perles de verre blanc, statues de plâtre, chaire à prêcher en noyer de style néo-gothique, vitraux et tableaux divers dont une scène de crucifixion aux traits grossiers, réalisée en 1881 par le peintre Eymard.
Cette église dépendait d'un territoire placé sous le contrôle du diocèse de Grenoble, avant d'être donné en 1080 au monastère d'Oulx qui y fonda une paroisse sous le vocable de Saint-Blaise, changée ensuite en Saint-Martin de Tours.
Un ensemble qui témoigne de l'intense ferveur religieuse, de l'essor démographique et économique d'une époque aujourd'hui révolue.
Trop grande et bâtie sur un terrain instable, elle donne des signes de faiblesse. De larges fissures lézardent les murs de la nef et du choeur.
Visibles également sur le chevet.
L'édifice fait face à une place occupée jusqu'en 1870 par le cimetière communal. Aujourd'hui, la "fontaine de la Place" fait entendre sa chanson rafraîchissante. Cette fontaine fut probablement construite en même temps que l'église, la notion de place, invention des urbanistes, datant du XIXe siècle. Cette fontaine est légèrement excentré sur la place, parce que le Maire du village qui habitait à l'angle de la place, désirait la voir et entendre le murmure de l'eau.
Le cimetière se trouve aujourd'hui vers la sortie ouest du village, derrière le chevet de l'église
Quelques croix dites "celtiques" avec le triangle qui représenterait le mystère de la Sainte Trinité (Père, Fils, Saint-Esprit), le cercle pour le mystère de l’incarnation et la croix inscrite au milieu représenterait le mystère de la rédemption.
Et là où on penserait trouver une statue de Saint, un gendarme zélé envoie dans la "bonne direction"...