La chapelle Saint-Sauveur de Névache - Vallée de la Clarée

30 octobre 2014

La chapelle Saint-Sauveur de Névache - Vallée de la Clarée

Névache en Vallée de la Clarée...

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L'hiver, lorsque le vent faisait tourbillonner la neige, rendant le paysage blanc de la terre au ciel, c'est à cet endroit que les voyageurs en traîneau pouvaient dire qu'ils étaient sauvés...

La chapelle Saint-Sauveur est située sur la rive gauche de la Clarée, à l'entrée du village de Névache, qu'on appelait autrefois Roubion. Elle était voisine des anciens moulins, dont une meule a d'ailleurs été trouvée dans la rivière.

Tout près de la chapelle Saint-Sauveur, on trouvait l'ancien pont des Armands sur le chemin des Arras, qui n'était autre que la route de Briançon à Névache.

Elle est aujourd'hui seule au milieu d'un pré, mais tout autour on peut voir des restes d'anciennes maisons. Le hameau s'étendait jusqu'à la chapelle Saint-Hippolyte, située en bas de la route du col de l'Echelle, à 350 m de là.

Elle fut de tout temps considérée comme la chapelle du sauveur, comme l'indique l'Abbé Romagne. Sur la façade on pouvait lire l'inscription :

"Vous qui passez et repassez, arrêtez-vous et venez adorer un morceau de la Sainte-Croix"

Une relique de la Sainte-Croix s'y serait trouvée... (le site Vallouimages)

Elle a sans doute été construite en 1674, comme la chapelle Saint-Hippolyte, mais restaurée en 1702, sous le règne de Louis XIV et pendant la construction de la Collégiale de la Cité Vauban de Briançon, comme l'indique la date sur un cartouche au-dessus de la porte.

L'intérieur est pour le moins "dépouillé" et probablement peu visité.

La cloche du petit clocher-mur est... insolite. On peut y lire l'inscription :

"PAUL ODOBEY HORLOGER A MOREZ JURA".

Document : Daniel Fonlupt

"Le nom qui apparaît sur la cloche n’est pas toujours celui du fondeur qui a coulé effectivement la cloche ou qui a signé le contrat (et réciproquement… !)", écrit Eric Sutter, président de la société française de campanologie. Certaines cloches d'édifices civils ou religieux, "de diamètre souvent inférieur à 60 cm, relativement standardisées, sont peu décorées, sont souvent anonymes ou sont signées du nom de l’horloger qui a fourni l’ensemble de l’installation. Les horlogers, essentiellement des mécaniciens en termes de savoir-faire, n’étaient pas des métallurgistes fondeurs (hormis peut-être Odobey pour les plus petites cloches)"

Les cloches vendues avec les horloges Odobey sont parfois signées du nom de l'horloger. L'église de Névache et celle de Plampinet (village voisin) ont été équipées en 1894 d'horloges Arsène Cretin L'Ange. On peut se demander pourquoi cette cloche Paul Odobey est arrivée dans ce clocher, et ce qu'est devenue l'ancienne cloche ?

Cette cloche devait sonner les jours de grande tourmente pour guider les voyageurs dans la brume. Aujourd'hui, qui se souvient l'avoir entendue sonner ? Seul le vent, parfois, fait peut-être vibrer l'airain de sa robe...

Dans la douceur de l'automne, la chapelle Saint-Sauveur ne sauve plus beaucoup de voyageurs. Elle se contente de regarder passer randonneurs et fondeurs en hiver. C'est elle qui aura peut-être bientôt besoin d'aide, avant que les buissons d'épines ne la couronnent tout à fait.