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26 mars 2014

L'horloge Arsène Cretin et les cloches Vallier de l'église de Plampinet (Briançonnais)

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C'est ici que nous allons grimper aujourd'hui, dans le clocher de l'église Saint-Sébastien de Plampinet, après avoir admiré les fresques du XVIe qui ornent les murs intérieurs.

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Au fond de l'église, est exposée  l'horloge mécanique fabriquée par Arsène Cretin-l'Ange à Morbier (Jura).

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Cette horloge fut achetée en 1894, en même temps que celle de l'église de Névache, par le Maire de l'époque Claude-Aimé Rostolland, après délibération du Conseil Municipal. Elle fut déposée en 1999.

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Elle a été remplacée par ce boitier électronique Tempora. Je confirme : c'était bien le samedi 1er mars 2014, à 11 : 31 : 05 !

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C'est par cette petite porte et une succession d'échelles, toutes plus raides les unes que les autres, qu'on accède au clocher.

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Les dernières marches sont enneigées !

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Voici la pièce où était installée l'horloge Arsène Cretin-l'Ange sur son superbe "trône"...

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Les indications d'Henri Laurençon, qui fut le dernier à remonter et entretenir l'horloge, sont restées punaisées au mur...

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Tandis que la pauvre manivelle, lien de vie entre l'homme et le mécanisme, traîne par terre. Attend-elle sa complice de toujours ? Que la main de l'homme s'en empare pour ranimer la vieille horloge ?

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Souvent les horlogers et les sonneurs de cloche signent de leur nom, près de leurs protégées.

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Encore une petite échelle et nous voici dans le clocher. Un vent glacial souffle en chantant dans les ouvertures de pierre.

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Seul le vent chante désormais dans le clocher... "Car depuis une cinquantaine d'années, les cloches de Plampinet se sont tues. Seule subsiste la sonnerie des heures, régulière, automatique, terne. Les sonneries régulières qui réglaient la vie du village se sont endormies. Plus d'angelus, de messes, de glas, de carillon, de danger, de baptême, de tocsin, d'incendie... de guide dans la brume ou la tourmente. Qui savait écouter la cloche était informé. La sonnerie du téléphone et ses sms ont remplacé le son des cloches. Les nouvelles vont vite, très vite. Mais la subtilité du geste du sonneur de cloche annonçait aussi la vie du village et le prévenait de toutes les nouvelles. La cloche était au centre de la communauté. Si la cloche était dans le clocher de l'église, elle n'était pas pour autant qu'un objet cultuel." Ecrit Dominique Dion, horloger-campaniste, partenaire du Projet "Horloges-d'Altitude".

La cloche de 1731

C'est la plus petite et la plus ancienne des deux cloches de l'église.

Elle est suspendue par six anses en couronne et elle oscille suivant le mode rétrograde.

 

cloche_petite__2_

 

cloche_petite__7_ cloche_petite__8_

Inscriptions en majuscules romaines :
Sur le vase supérieur :
ANNO 1731 - SONO HVIVS CAMPANAE SVB PROTECTIONE SANCTIS
MARCELLINI CONSTRVCTAE /
DET NOBIS DEVS DE ROBE COELI TE DEPINGVEDINE TERRAE
D.B. RICHARD PARROCHVS F. PRAT P. /
M. BELLET M. /

cloche_petite__6_ cloche_petite__3_ cloche_petite__4_ cloche_petite__18_ 

Sur le vase inférieur :
FRATRES VALLIER FECERVNT

Traduction du Père Seinturier :
AU SON DE CETTE CLOCHE CONSTRUITE SOUS LA PROTECTION DE SAINT
MARCELLIN EN 1731 QUE DIEU NOUS DONNE DE LA ROSEE DU CIEL ET DE LA
RICHESSE DE LA TERRE
D.B. RICHARD CURE F. PRAT P.(arrain) M. BELLET M.(arraine)
LES FRERES VALLIER L'ONT FAITE
L'inscription latine comporte deux erreurs manifestes. Il aurait fallu écrire SANCTI
au lieu de SANCTIS et ET au lieu de TE. La première erreur pourrait être due au
curé Richard, car la construction et le vocabulaire ne sont pas classiques, la seconde
aux fondeurs, par permutation des lettres E et T.

cloche_petite__5_

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Marques, armoiries et décors :
Cloche à l'intérieur d'un médaillon ovale intégré à la
signature entre VALLIER et FECERVNT
Christ en Croix sur trois gradins
encadré de deux têtes d'angelots
entre FRATRES et VALLIER.

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cloche_petite__15_

Vierge debout couronnée et nimbée, un sceptre dans la main droite, l'Enfant portant le globe sur le bras gauche.

Évêque abrité par un fronton courbe porté par deux cariatides engainées, aux formes généreuses, symbolisant l'opulence que les paroissiens attendaient de Dieu.
Saint Marcellin, qui fut le premier archevêque d’Embrun vers l’an 350, est représenté revêtu des attributs de sa fonction.

La robe est décorée de plusieurs frises en feuilles d'acanthe et motifs floraux à l'épaule, et plusieurs filets à la cassure, et une frise à fleurs de lis à la pince.

 

 

 

 

 

La Cloche de 1749

 

cloche_grosse

  La plus grosse cloche date de 1749, elle a été faite par Jean et François Vallier, les fils de Laurent, pour être installée dans le clocher qui venait d'être construit.

 cloche_grosse__6_cloche_grosse__4_

Le village de Plampinet a été marqué par une grande famille de fondeurs de cloches : les Vallier qui depuis Michel Vallier vers 1630 ont coulé, seuls ou avec Barbe et Gautier, jusqu'en 1880 au décès de Victor Vallier. Les deux dernières cloches ont été coulées pour l'une à Villard-Notre-Dame en 1877, elle se prénomait «Élisabeth», et pour l'autre à L'Argentière-la Bessée en 1878. Les Vallier étaient fondeurs itinérants. On fondait devant les édifices, car les cloches sont fragiles et leur transport rendu difficile par les routes de montagne. Jean Vallier décrit tout cela dans son livre "Les Vallier de Plampinet, fondeurs de cloches" Editions du Fournel.

cloche_grosse__1_

Inscriptions en majuscules romaines : Sur le vase supérieur :
SIT NOMEN DIMINI BENEDICTUM NOSTRA DOMINA DE PIETATE ORA PRO NOBIS MARIA SALVANS TERRAM /
PATRINUS ET MATRINA FUERE IOANNES ANT VALLIER ET MARIA THE VALLIER BARTHOLOMEUS RICHARD PARROCUS /

cloche_grosse__6_

Sur le vase inférieur :
J ET F VALLIER FECERUNT 1749
Traduction :
BENI SOIT LE NOM DU SEIGNEUR NOTRE DAME DE PIETE PRIE POUR NOUS MARIE SAUVETERRE LE PARRAIN ET LA MARRAINE FURENT JEAN ANTOINE VALLIER ET MARIE THE VALLIER BARTHELEMY RICHARD CURE
J ET F VALLIER L’ONT FAITE 1749

Décor de palmettes : en frise sur le vase supérieur et au-dessus de la date, croix décorée de palmettes au centre de l'inscription du vase inférieur.

Une autre cloche de 1766 était installée dans le clocher, son emplacement est encore visible. Elle a été fondue gratuitement par Jean et Jacques Vallier. Puis, elle a été sacrifiée pour satisfaire à la loi de réquisition du 23 juillet 1793 qui enjoignait de réduire à une seule cloche la sonnerie des églises, et à la loi du 3 août 1793 qui affectait à l'artillerie, le bronze des cloches réquisitionnées. Les deux cloches restantes ainsi que celle de la chapelle Notre-Dame-de-Grâce, avaient été sauvées en les enterrant dans le cimetière. Elles ont retrouvé leurs clochers vers 1803.

Équipements des cloches

« J'ay Claude Prat feu Jean du lieu de Plampinet déclare avoir reçu de Claude Michelan procureur de l'église la somme de soixante trois livres d'argent à compte de la monture de trois cloches que j'ay promis monter au moyen que ledit Michelan fournisse le fer et le charbon (pour forger les ferrures). Et en cas que je ne puisse pas monter les cloches à cause de mort ou d'infirmité je promet lui rendre ladite somme. A Plampinet le 12 Brumaire an XI. » (4 novembre 1802).

cloche_grosse__16_ cloche_petite 

Les cloches sont fixées sur des moutons composés de plusieurs pièces de mélèze. Ils équilibrent les cloches pour une sonnerie en volée rétrograde. 

A la Révolution les cloches ont été sauvées, protégées de la destruction par la Communauté de Plampinet. Elles redemandent un peu d'intérêt. Qui peut rester insensible au son d'une cloche au fond de la vallée ?

M. Jean Vallier, le dernier descendant de la longue lignée des fondeurs, a souhaité les refaire sonner manuellement en volée. Avec M. Jean Vallier,  l’Association pour la Protection de Plampinet et son Environnement dont la présidente est Mme Tétard, a décidé de prendre en charge une partie du financement de ce projet de restauration. Des dossiers ont été envoyés dans différents services officiels, mais le son des cloches ne semble pas leur être parvenu. Il ne manque que la définition des travaux et le contrôle de leur réalisation par un expert officiel.

Les cloches de Plampinet sont muettes. Il suffirait d'une réponse à la faisabilité de cette restauration, pour qu'elles se remettent à chanter...
Depuis Michel Vallier, en 1630, les cloches Vallier ont résonné dans la vallée.

 Le Projet "Horloges d'Altitude" s'associe à cette demande,  par la voie de ce blog.

*** 

  • Vallier Jean : "Les Vallier de Plampinet, fondeurs de cloches" - Editions du Fournel - 2009 - 314 p.
  •  Dion Dominique : "Les cloches de Plampinet", document qui présente une étude complète du clocher de Plampinet.
  • L'ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DU HAMEAU DE PLAMPINET ET DE SON ENVIRONNEMENT est à retrouver sur le site :

http://www.plampinetenclaree.com/page.php?page=66

  • Le Projet "Horloges d'Altitude" :

http://www.lyc-altitude.ac-aix-marseille.fr/spip/spip.php?rubrique28

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Commentaires
A
encore une fois un magnifique reportage sur les beautés de notre "coin"béni des Dieux<br /> <br /> toutefois, si vous voulez découvrir une magnifique église restaurée il y a peu je vous conseille celle de Champcella
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M
Je salue l'énorme travail de recherches que tu as entrepris et j'envie ta chance d'avoir pu monter dans ce clocher, c'est vraiment quelque chose qui me plairait beaucoup, tu as obtenu une dérogation spéciale ?. Je reviendrai me documenter ici, c'est très intéressant à apprendre tout ce qui est là,. Arsène Crétin l'Ange un nom qui me laisse perplexe et rêveuse, mon imagination galope...Je comprends que tu ne publies pas très souvent au regard de l'immense travail accompli. Bravo et merci de contribuer à ma culture!!! Douce et belle journée Sylvie, amitiés
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Y
Moi, ce que j'aime, c'est le nom de cette horloge.....;)<br /> <br /> Yoco
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R
je me suis régalée aussi avec ces belles images, j'adore les photos enneigés, en fait je les ai doré toutes.<br /> <br /> bon mercredi sous la blanche neige<br /> <br /> bisous<br /> <br /> rosa
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A
Magnifique reportage, je me suis régalée! Je te trouve bien courageuse d'être montée tout en haut du clocher par ces échelles si raides! Et encore, monter ça va, mais c'est pour redescendre le plus dur! Les cloches sont superbes et c'est bien triste qu'elles ne sonnent plus! Lorsque j'en entends sonner, j'ai la chair de poule, ça doit être atavique! L'horloge moderne est sûrement plus précise, mais elle manque cruellement du charme de l'ancienne! Merci encore pour ce superbe article!<br /> <br /> Gros bisous Sylvie!
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