Dauphins, Chimères et Archevêques : les belles serrures des églises des Hautes-Alpes...
La plus ancienne serrure connue semble bien être cette boite en bois à chevilles de métal retrouvée par les archéologues sur une porte du palais de Khorsabad, près de Ninive. Elle date environ de l'an 700 av. JC.
L'invention de la serrure suivit celle du verrou, qu'on eut l’idée de bloquer par une cheville mobile de bois.
Sur le portail de quelques églises des Hautes-Alpes, on en trouve de mystérieuses, insolites, belles.
Eglise Notre-Dame d'Aquilon de Guillestre
Sur la serrure de la très belle porte de l'église de Guillestre, ont été forgés, un Archevêque, un Juge, un Consul ou un Maire et deux dauphins. Admirons au passage les clous forgés aux motifs variés !
Eglise Saint-Crépin et Saint-Crépinien de Saint-Crépin
Une très belle serrure avec une date : 1721
Eglise Saint-Apollinaire de L'Argentière-La Bessée
Photo : Musicales Guil-Durance
Et voici la première serrure avec verrou dit à tête de chimère qui servait à barrer cette porte monumentale et comporte des inscriptions qui permettent de le dater : «Guilhem Rous. 1559». La particularité de ce verrou, véritable oeuvre d’art (classé M-H) est de posséder l’intégralité de son mécanisme de fonctionnement. (Nathalie Pogneaux)
Dans la religion chrétienne, le Mal est le pire ennemi, et il faut absolument l'éloigner des églises. Chimères et gargouilles ornent les cathédrales et les églises, et ont ce but appréciable de faire fuir tout esprit malin ou démoniaque...
Eglise Saint-Etienne de Vallouise
Elles sont donc les gardiens du Bien, et par extension, des églises. Leur aspect terrifiant n'était visible que pour rappeler à l'hérétique que la protection divine était déjà sur le bâtiment.
Eglise Saint-Michel de Cervières
La légende raconte que les chimères hurlaient à l'approche du Mal, qu'il soit visible ou invisible. C'est peut-être le vent qui soufflait dans les arches des églises...
Eglise Saint-Marcellin de La Salle-les-Alpes
Cette église de la Vallée de la Guisane (Serre-chevalier) est dotée d'un porche à deux portails. Sur chacun d'eux un beau verrou à tête de chimère.
Après 10 années d'apprentissage, l'ouvrier-serrurier devenait compagnon. C'est alors qu'a ces moments perdus, il travaillait à la serrure que serait son chef d'œuvre. Cette pièce, d'une exécution longue et difficile était soumise à l'examen des Jurandes. Une fois la serrure acceptée, le compagnon était reçu maître-serrurier, ce qui lui conférait le privilège de tenir boutique. Le chef d'œuvre témoigne de l'habilité de l'auteur qui a su allier l'art décoratif et la précision mécanique.
Eglise Saint-Laurent des Vigneaux
Un verrou à chimère sur le portail de cette église du XVe XVIe siècle
Et sur la porte de la sacristie,
Un autre verrou à chimère.
Chapelle des pénitents (Ceillac - Queyras)
A l'intérieur de la chapelle, une superbe serrure, avec un long verrou plat
Le serpent et le coq de bruyère
On retrouve le symbolisme de l'animal gardien de l'enceinte sacrée. Ce merveilleux travail est attribué à Guillaume Rous en 1559, comme sur l'église de L'Argentière-La Bessée...
Eglise Saint-Laurent de La Roche-de-Rame
Pas de serrure sans clé !
Ici, on a une serrure assez simple à fleur de lys. mais c'est la clé qui est exceptionnelle !