L'église Saint Laurent des Vigneaux (Pays des Ecrins)

6 octobre 2013

L'église Saint Laurent des Vigneaux (Pays des Ecrins)

Je vous ai déjà emmenés visiter l'église des Vigneaux, mais j'avais grimpé directement dans le clocher pour aller à la rencontre de la merveilleuse horloge de 1786, sans m'arrêter pour photographier les trésors de cette église du XVe siècle... Les voici aujourd'hui.

Eglise_des_Vigneaux

Sur le mur Sud on peut voir des fresques du XVe siècle qui représentent le cycle des Vices et des Châtiments. En agrandissant la fenêtre, on a endommagé une partie de ces admirables fresques. On retrouve ce thème sur le mur extérieur de l'église Saint Apollinaire de L'Argentière-La Bessée, avec un troisième bandeau qui représente les vertus.

Ce beau visage de femme qui se regarde dans un miroir en chevauchant un bouc symbolise la luxure. Une légende dit que le peintre italien représenta Louise Carle dont il était tombé amoureux et qui l'avait rendu jaloux au bras d'un Seigneur de Rame,

Qui lui-même prêta ses traits à l'orgueuil, chevauchant un lion et pénétrant, entravé par une chaîne dans la gueule d'un démon.

Les autres péchés, un peu abimés ; chevauchant un chien : la gourmandise...

Au-dessus du porche, l'Annonciation.

L'intérieur, majestueux de simplicité,

Le Maître-Autel,

Tiens, le curé d'Ars, caché derrière l'autel, toujours en prières...

Des vitraux, Saint Laurent et le Saint Suaire...

Dans l'occulus, une Annonciation.

Et sur la voûte et les murs du Choeur, des fresques, encore. Les fresques qu'on trouve sur les murs des églises de la région ont souvent les mêmes thèmes et des styles comparables. Elles datent souvent du XVe siècle, quand face au grand nombre de protestants, l'Archevèque d'Embrun choisit d'évangéliser les villes et les villages, en faisant construire de nombreuses églises, qu'il fallait qu'on puisse voir de loin, et richement décorées et colorées de fresques qui racontaient la Grande Histoire de l'Église, en faisant un peu peur, bien-sûr ! On fit venir des artistes italiens qui peignaient "a fresco", c'est à dire sur un enduit frais, ce qui rendait la peinture plus résistante au Temps. Ces peintres sillonnaient la région et séjournaient dans les villages pour réaliser les commandes. les fresques proposent à la contemplation des fidèles, avec des moyens relativement économiques, une "oasis surnaturelle au coeur du quotidien" (François Enaud, in Peintures murales des Hautes-Alpes XV-XVIe s., Aix-en-Provence, 1987, Cahiers de l'Inventaire, 7, p.36).