L'église Saint-André de Puy-Saint-André a été construite au XIVe siècle, comme semble l'attester la pierre gravée du clocher. Sa restauration intérieure et extérieure s'est achevée en 2006.
Le 23 mars 1456, un décret de l'Archevèque d'Embrun érige Puy-Saint-André en paroisse succursale. Ainsi les habitants de Puy-Brutinel, ancien nom de la commune, et de Puy-Chalvin n'auront plus à braver la neige et les mauvais chemins pour se rendre aux messes de Puy-Saint-Pierre.
L'église est de style roman-lombard avec son clocher de pierre orné de 4 pyramidions surmontés de croix. Le portail, protégé par un porche vouté s'ouvre sur la façade sud, ornée d'un cadran solaire.
Un autre cadran solaire attribué à Zarbula et daté de 1886, est dessiné sur la façade de l'ancien presbytère. Il a été restauré par Evelyne Rey-Perrot en 1994 . Sa devise : "toutes blessent, la dernière tue".
Dans la nuit du 8 au 9 octobre 1927, un incendie se propage dans le village et l'eau fait vite défaut. 80 maisons sur les 85 que comporte le village sont la proie des flammes. Seules seront épargnées 3 maisons, l'école et l'église.
Source :http://www.zevisit.com/tourisme/puy-saint-andre/eglise-saint-andre
Tout contre l'église, le charmant vieux cimetière attend les visiteurs dans le jour finissant...
Ici un nom quasi unique se trouve sur toutes les tombes : Barnéoud-Rousset...
L'espace intérieur vouté d'arrêtes se compose d'une longue nef de 4 travées, terminée par un choeur à chevet polygonal. Témoignage de l'existence passée d'une confrérie de pénitents dans le village, lanternes, bâtons et croix de procession sont en place sur la tribune qui couvre la première travée. Au sol, un beau plancher en mélèze. Un monument aux morts a été installé dans l'église avec les noms des hommes du village morts au cours de cette maudite première guerre mondiale.
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L'horloge Paul Odobey de 1912
Aujourd'hui, Denis Vialette (professeur coordinateur du projet "Horloges d'Altitude"), Stéphane Ferraris (horloger d'édifice du projet), Jean-Louis Barnéoud-Rousset (qu'est-ce que je vous disais...) et son fils Yan sont montés dans le clocher pour lubrifier et régler la vieille horloge Paul Odobey installée par Alphonse Salle, horloger à Briançon, en 1912. Jean-Louis est le tout nouvel horloger d'édifice bénévole qui remonte les poids de la vieille horloge depuis 3 mois, mission dont s'acquittait son oncle Jean Barnéoud-Rousset, décédé en 2011.
La montée sur les vieilles échelles est périlleuse...On croise les cordes qui servent encore à sonner les messes, les baptêmes, les décès et le glas. Sur une feuille de papier on peut lire les consignes :
Messe : tirer la petite cloche et ensuite la grande cloche
Baptême : uniquement la petite cloche
Glas : tirer la grande cloche plus celle du milieu
Décès : glas, homme : 3 fois, femme : 2 fois
La voici dans sa toute petite pièce, où les conditions sont réunies pour que le coeur de cette horloge batte les secondes du Temps pendant encore des siècles.
"De type horizontal à rouages parallèles, elle est calée dans un cadre rectangulaire en fer, les axes pour remonter les deux poids sont d’un seul côté de l’horloge. C’est la chute des poids très lente qui transmet sa force à l’ensemble. Les poids, faits d’un bloc de pierre, sont très lourds. Cette force s’écoule lentement, pas à pas, au rythme du pendule sur toute la hauteur du clocher. Le balancier est l’organe régulateur de l’horloge. Le lien qui relie le pendule aux rouages est l’échappement. Il faut remonter les deux poids une fois par semaine ; ceci était exécuté depuis quatre ans par Robin Peyron qui a succédé à son grand père Jean Barnéoud-Rousset. A part quelques problèmes récurrents de gel par temps froid l’hiver qui bloque le mécanisme, l’horloge tourne depuis un siècle comme une montre.[...] Donc souhaitons-lui encore une longue vie…" Extrait de "La Gazette de Puy-Saint-André"
De gauche à droite : Denis Vialette, Jean-Louis Barnéoud-Rousset et Stéphane Ferraris
Stéphane a monté ses pots d'huile et ses tournevis. Il fait le tour de la vieille dame, dépose quelques gouttes d'huile sur les pièces qui nécessitent une grande attention, et explique à Jean-Louis les secrets des horlogers...
C'est enfin le moment de pousser sur la manivelle pour remonter les poids...Un jeu d'enfant !
En fait, ce n'est pas tout à fait vrai... Yan a donné quelques tours pour faire bouger le poids de la sonnerie qui fait plus de 150 kg, et son père a fait le reste ! Heureusement le poids de l'heure appelé "mouvement" est plus léger.
Encore une ou deux échelles pour aller rendre visite aux cloches et admirer la vue somptueuse sur le Chaberton et le village sur fond de Montbrison, et tout le monde redescend...
On passe respectueusement devant les poids de pierre de la sonnerie à gauche, du mouvement à droite : Impressionnants !
Jean-Louis referme la porte...il reviendra dans une semaine...
Avant de se quitter, on a vérifié : le cadran est à la bonne heure !
l'alouette du nord